15 décembre 1992
Paul Quilès, ministre de l’intérieur, devant l’Association des journalistes de l’information religieuse (AJIR), estime "inacceptable que la mosquée de Paris soit inféodée à une puissance étrangère" et appelle les responsables religieux, dans une période de "montée des intolérances", à s’engager dans le cadre de la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat, notamment, pour les musulmans, au sein du Conseil de réflexion sur l’Islam en France (CORIF) créé à l’initiative du gouvernement en 1990.
4 octobre 1993
Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement du territoire, souhaite, à l’occasion de l’inauguration de l’institut de théologie de la Mosquée de Paris et d’un Institut de formation des imams, la mise en place d’une "organisation représentative de toutes les organisations musulmanes de France, destinée à la formation des imams, et refuse des "débordements contraires au droit républicain et à ses lois".
10 janvier 1995
Reconnaissance officielle par Charles Pasqua du Conseil représentatif des musulmans de France, présidé par le Dr. Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, qui remet à M. Pasqua une charte du culte musulman en France, appelant les musulmans à défendre leurs valeurs dans le cadre des lois républicaines", à se démarquer de tout extrémisme et témoigner de leur attachement à l’Etat, et demandant aux pouvoirs publics de favoriser l’exercice du culte musulman (construction de lieux de culte, création d’aumôneries, d’écoles privées sous contrat d’association, etc.).
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la laïcité ne consiste pas pour l'Etat à ignorer les religions et à les tenir en mépris
l'Etat ou les collectivités locales interviennent dans l'attribution préférentielle et facilitée de terrains destinés à la construction de lieux de culte (baux emphytéotiques), à leur entretien par des investissements qu'on peut juger détournés mais qui sont légaux au titre de la conservation du patrimoine (la rénovation de Notre-Dame de Paris a été faite sur les deniers publics), à leur entretien par des investissements de soutien détournés et légaux au titre de la valorisation culturelle de l'édifice (expositions permanentes qui ont permis la réfection de la cathédrale d'Evry)
en tant que garant de l'exercice des cultes, puisque c'est une définition de la laïcité qui semble vous échapper, l'Etat et ses représentants sont en droit et même en devoir de rencontrer les représentants des diverses associations cultuelles afin de veiller à ce que l'exercice des religions en France soit assuré, qu'il ne contrevient pas aux exigences républicaines et que ces dernières contrôlent l'émergence d'extémismes religieux
enfin, la participation de l'Etat ou des collectivités locales à des fêtes religieuses ou à des fêtes de clôture de carême ou de jeûne participe à la bonne entente des citoyens selon leur calendrier festif de fidèles ou de traditionalistes sans pour autant promouvoir le fait religieux lui-même (arbre de Noël, Nouvel An chinois, Aid, etc ..)
dans ce que vous citez, rien ne contredit les principes républicains ou la neutralité laïque vis à vis des religions, vis à vis des lieux de culte sur lesquels l'Etat conserve un droit de regard et un devoir de soutien, ni vis à vis des représentants des églises dont la coopération avec les instances publiques est souhaitable dans le sens, justement, du respect de la laïcité ..
mais le mot lui même et le concept auquel il est lié sont généralement mal compris