oui, et jamais je n'oublierai
J'étais en cours en IUT pendant que ça s'est passé. J'ai donc rien suivi en direct.
Ensuite je retourne chez moi en cité U, mais je n'ai pas la télé ds la chambre et pa envie d'allumer la radio, donc là non plus pas au courant.
Je rejoins des potes pour manger au RU vers 7h, et c'est eux qui me l'apprennent... ironiquement: "c'est la troisième guerre mondiale! Tout va peter !". Sur le coup j'y croyais pas. Il me répond "quoi tu me crois pas ? si si c'est vrai!". Il pris la fille qui était juste derrière nous dans la file d'attente comme témoin, et celle-ci repris, sobrement: "si si c'est vrai". Sur le coup, j'ai pas réalisé, croyant à moitié à une blague. Je demandais qui quoi... Ils me donnaient pas trop de détails, parlaient de terroristes détournants les avions... Sur le coup, je saisissais pas vraiment.
C'est en rentrant en cité U, et en voyant que la salle TV était anormalement pleine à cette heure-ci (avant 8h je crois), et en voyant un flash spécial que je compris. J'ai passé les 3 heures suivantes devant la télé, interloqué. J'étais un des derniers à etre resté.
Etant proche des américains sentimentalement, j'avoue avoir eu une haine sans bornes et sans précédents pour Ben Laden, les afghans et le monde arabo-musulman en général. Je ne souhaitais qu'une chose, que l'Afghanistan soit rayé de la carte, et que tous les pays arabes impliqués de près ou de loin soit frappé militairement et sans retenues. Surtout quand je voyais certains arabes en train de sourire voyant les deux tours, ma haine était sans bornes.
Le lendemain, tout le monde parlait de ça. Je fus de ceux qui étaient les plus pro-américains, je portais même un pull avec un drapeau americain dessus, je l'ai porté pendant plusieurs jours, et volontairement. J'ai été choqué par certains disant qu'en Afgnanistan les américains allaient se casser les dents. Je souhaitais qu'une chose: que les talibans disparaissent de la planète. Jamais les occidentaux ne devaient perdre cette lutte !
Etant européen de souche, donc occidental, je l'ai ressenti comme une attaque personnelle... Comme une déclaration de guerre. Je n'apprécie que moyennement Bush, je suis parfois en désaccord avec lui, mais je n'oublierais jamais son visage lorsqu'il appris la nouvelle par un de ses conseillers, dans une école maternelle en Floride, juste devant les enfants, et qu'il était obligé de dire à ces enfants, quelques minutes plus tard, qu'il devait partir parce que son devoir l'attendait, sans montrer le moindre signe de colère, de tristesse ou de panique pour ne surtout pas affoler les enfants. Jamais je n'oublierais le regard qu'il a eu les quelques secondes qui ont suivi le moment où il appris la nouvelle.
On peut dire ci et là, avec le recul, que c'était emporté pour pas grand chose finalement, que ça a pas changé la vie des gens, tout ça. Mais je ne suis pas prêt d'oublier cela. Je n'ai pas été touché personnellement, je n'ai aucun lien direct avec les américains, je n'ai perdu aucun priche, ni aucune connaissance. Mais je l'ai senti, comme une attaque contre le monde occidental dont l'Europe fait partie. Comme une attaque personnelle. Jamais je n'oublierai...
Hier, j'ai revu les images. J'ai vraiment eu le coeur sérré. J'avais du mal à imaginer que New York ait pu devenir comme ça.
Je souhaite que ça n'arrive plus jamais. Et je n'aurais aucune pitié pour les terrorristes responsables de près ou de loin à cela. Quel qu'ils soient, et d'où qu'ils viennent ! Jamais je ne verserai une larme pour les prisonniers de Guantanamo, ou pour le sort de Zacarias Moussaoui.
Qui plus est, je suis toulousain. Et Toulouse a connu une explosion 10 jours plus tard. Le 21 matin, je me trouvais à l'IUT encore, pour les cours. Et tout d'un coup on entend une légère explosion. Tout le monde fut interloqué, puis quelques secondes plus tard, une seconde explosion et des secousses dans le batiment. La prof ne comprenait pas ce qu'il se passe, certains se sont enfuis en courant, tout le monde finit par sortir. Le plafond du hall était completement éffondré. J'ai cru que le batiment de l'IUT avait laché car trop vétuste. Un collègue commençait à s'emporter: "Bienvenue dans l'ère du terrorrisme où on n'est plus en sécurité nulle part !". Quelques minutes plus tard, les pompiers passaient devant l'IUT a toutes vitesses, avec sirène. Ce même collègue qui disait: "c'est grave là !". On appris par quelqu'un que l'explosion s'était entendu jusqu'à Castres, à 80 km de là :o !! L'usine AZF venait de ceder... Les cours étaient finis pour ce vendredi. Je rentrais en cité U, et je vis plein de vitre brisées. Heureusement, mon logement a été intact, par chance. Par la suite, ce fut très confus, il y eut des problèmes de téléphone, impossible d'appeler. Certains portaient des masques par peur du nuage toxique rouge qui se voyait au loin. Finalement plus de peur que de mal... Finalement, il fut conclu une erreur de manipulation, un accident comme on dit. Ca a permit de toucher les primes d'assurances. Mais curieusement, un type avec 5 slips sur lui fut retrouvé près du site. Officiellement ce n'était qu'un accident, mais je me doute bien qu'il ne s'agissait pas d'une coincidence, et que ce type ne portait pas 5 slips par hasard...
Je n'ai pas été marqué personnellement par ces épisodes, j'ai été totalement indemne, je n'ai jamais souffert, ni meme été choqué psychologiquement ou touché materiellement. Je n'y pense pas tout les jours, il peut meme se passer des mois ou des années sans que j'y pense. Mais jamais je n'oublierai.
Il ne faut surtout pas chercher à me convaincre d'une quelconque défense du terrorisme islamiste, où qu'il agisse, que ce soit aux Etats-Unis, en Europe, en Israel ou en Russie ! Pour moi, c'est le pire fléau qui soit. Je n'ai pas été autant choqué par les attentats de Madrid en 2004 ou de Londres en 2005, malgré que ce soit plus près de moi géographiquement et meme culturellement. Mais c'est parce que les attentats du 11 septembre sont uniques, de part son ampleur, et de part le fait que ce soit la première fois que l'occident soit véritablement touché dans sa propre chair par un attentat de masse.